Espace, Terre, génétique… 2016 s’annonce riche en découvertes scientifiques

En 2012, Vénus passait entre le Soleil et la Terre. En 2016, la sonde japonaise Akatsuki doit survoler la planète pour en tirer images et analyses. Un avant-goût d’une année qui promet d’être riche en découvertes scientifiques.

REUTERS/NASA/AIA/Solar Dynamics Observatory/Handout

Impossible d’anticiper les nombreuses découvertes excitantes qui pleuvront sans doute en 2016 comme en 2015. Certaines sont toutefois prévisibles sans boule de cristal, notamment en matière spatiale.

Si 2015 fut une année martienne, rythmée par les images de Pluton et les aventures du robot Philae, 2016 nous réserve encore bien des découvertes scientifiques. Entre autres: le spectacle des éclipses, les perspectives étourdissantes de l’ingénierie génétique, peut-être la résolution des mystères des pyramides égyptiennes, mais aussi des images inédites de Vénus et Jupiter, le tout saupoudré de nombreux lancements spatiaux, à la recherche d’un moyen toujours moins onéreux de repousser les limites de notre accès à l’Espace.  

Encore des éclipses à observer

Ne jetez pas les lunettes spéciales que vous aviez peut-être déjà achetées pour admirer l’éclipse solaire totale du 20 mars dernier. Le 9 mars prochain, une nouvelle éclipse solaire totale est prévue. Le spectacle promet encore d’être époustouflant, à condition que les nuages ne s’en mêlent pas. Seule différence: elle ne sera pas visible depuis la France. Il faudra se trouver à Sumatra, Bornéo et d’autres îles d’Indonésie, ou survoler l’océan Pacifique d’ouest en est pour en profiter.  

 
 

Une autre éclipse solaire est annoncée pour le 1er septembre prochain, mais elle sera annulaire: le Soleil et la Lune seront parfaitement alignés avec la Terre, mais la Lune sera trop loin de la Terre pour que son disque ne « couvre » entière le Soleil. Un anneau brillant formera comme une auréole autour de l’ombre de la Lune. Cet événement sera visible au milieu de l’Atlantique, en Afrique équatoriale, à Madagascar puis dans l’océan Indien.  

Les trous noirs, stars de l’année?

Alors que la communauté des astrophysiciens est excitée par une « rumeur » concernant les ondes gravitationnelles nées de la collision entre deux trous noirs, ces objets fascinent toujours autant. Et 2016 pourrait apporter son lot de découvertes à leur sujet. De nombreuses installations ont les « yeux » rivés sur eux en tout cas: celles d’Advanced Ligo et Advanced Virgo, mais aussi Gravity qui a été testée avec succès au début de l’année.  

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Le trou noir le plus proche de nous, Sagittarius A*, « notre » trou noir, est le premier objet d’observation, dans la mesure où il se trouve au coeur de notre galaxie. A « seulement » 27 000 années-lumière de nous. Or ce monstre dont « la masse équivaut à 4,3 millions de fois celle du Soleil » semble s’être réveillé et émet des rayons X à l’intensité totalement inédite, d’après le magazine Science et Vie. 

Vers l’infini et au-delà

Vous avez aimé le coeur de Pluton et les mystérieux points blancs et la pyramide de Cérès en 2015? En 2016, vous aimerez les images de Vénus envoyées par la sonde japonaise Akatsuki à partir d’avril (après 5 ans d’errance), et celles de Jupiter transmises par la sonde américaine Juno à partir de début juillet. Vous devriez apprécier également les premiers résultats de la sonde européenne Gaïa qui doit cartographier plus précisément notre galaxie. Gageons qu’elle découvrira au passage de nouvelles exoplanètes, après la moisson déjà très riche du télescope Kepler en 2015. 

Outre ces clichés transmis par des engins déjà au-dessus de nos têtes, plusieurs lancements sont prévus en 2016. La Nasa va envoyer sa sonde Osiris-Rex chasser l’astéroïde 101955 dit « Bennu » qu’elle rejoindra en 2017, avant de peut-être en rapporter des échantillons sur Terre en 2023. Pendant ce temps sur Tchouri, le petit robot Philae s’est tu, mais la sonde Rosetta continue ses observations avant de se crasher sur la comète. Impact prévu en septembre prochain.  

Quant à Mars, la star de 2015, elle attirera encore les regards cette année, mais un peu moins. L’Europe et la Russie lancent le satellite Trace Gas Orbiter (TGO) de leur mission ExoMars, mi-mars. Arrivée prévue en orbite martienne en octobre prochain, en attendant le rover qui explorera la surface dès 2018 et, peut-être un jour, les premiers pas d’un humain sur la Planète rouge.  

Des vaisseaux et des lancements…

La compétition se poursuit entre les programmes visant à améliorer les vaisseaux qui vont toujours plus haut, note Scientific American. Avec l’avion spatial suborbitalSpaceShipTwo chez Virgin Galactic, celui de XCOR Aerospace baptisé Lynx et le système New Shepard de Blue Origin, le tourisme spatial est au menu pour ceux qui en auront les moyens. En parallèle, le secteur cherche des moyens toujours plus performants et moins chers pour repousser les limites de la conquête spatiale et expédier des satellites, voire des hommes, dans l’Espace. Les capsules réutilisables sont donc à l’honneur: la Nasa travaille sur Orion, SpaceX à Dragon V2.  

En janvier, Elon Musk tentera aussi de rééditer l’exploit de fin décembre dernier, en faisant revenir se poser sur Terre le premier étage de la fusée Falcon 9 de SpaceX, pour la deuxième fois. Cette fois, sur une barge, c’est-à-dire un tout petit périmètre… Le milliardaire espère aussi faire une tentative avec une seconde fusée en 2016 et SpaceX doit reprendre les ravitaillements de la Station spatiale internationale en février. Tous ces projets sont de sortie en 2016. 

Ca fourmille dans la génétique

CRISPR-Cas9, le petit outil permettant de réécrire l’ADN de façon presque aussi simple qu’un couper-coller sur un traitement de texte, a déjà inspiré 1500 études depuis 2013. Certains rêvent déjà de soigner la mucoviscidose, de muscler les défenses contre le cancer, de réveiller des espèces disparues… Et l’engouement ne devrait pas se tarir pour ces « ciseaux » génétiques découverts par Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna, classées parmi les 100 personnes les plus influentes du monde par le Time en 2015. 2016 sera-t-elle l’année du prix Nobel pour les deux femmes, déjà couvertes de prix et de décorations? Quelles applications seront testées et quelles dérives seront évitées au cours de l’année? Le débat débouchera-t-il sur un moratoire?  

Le regard tourné vers le passé

L’année devrait encore être riche en découvertes de nouveaux dinosaures ou de nouveaux ancêtres des êtres humains, en attendant les précisions sur Homo Naledi… Mais la piste archéologique la plus brûlante en 2016 semble, pour le moment, se trouver en Egypte: l’expérience Scan Pyramids lancée en octobre dernier doit durer jusqu’à la fin de l’année et livrer, enfin, les derniers secrets des pharaons et de leurs architectes. 

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