Magie et envoûtement dans l’Égypte ancienne




La magie n’a pas de patrie, mais elle a un berceau : l’ancienne Égypte. Bien que les pratiques occultes de l’Occident aient probablement plus de racines dans les civilisations de l’Euphrate que dans la vallée du Nil, c’est toujours sur la terre des Pharaons que les magiciens arabes, puis européens ont situé les origines de leur art. La Kabbale ne dit-elle pas que des dix parts de magie qu’a reçues la Terre, neuf sont échues à la seule Égypte, tandis que le reste du monde s’est partagé la dixième ? La Bible ne présente-t-elle pas les magiciens égyptiens si puissants qu’ils peuvent reproduire les sortilèges que l’Éternel fait accomplir à Moïse pour convaincre Pharaon ? Chaque Égyptien est à sa manière un magicien, et participe de cette puissance que les dieux ont donné aux hommes pour agir sur le réel, le Heka. Il n’est pas un scribe, il n’est pas un prêtre qui ne doive à l’occasion recourir à cette pratique. Irtysen, un sculpteur du Moyen Empire, après avoir détaillé ses compétences techniques et artistiques, proclame :  » Quant à toute forme de Heka, j’en ai la connaissance « . Sculpter une statue est en effet faire œuvre de Heka, car l’Égyptien n’y voit ni commémoration, ni esthétique, mais un moyen de proroger magiquement pour l’éternité un peu de l’existence de son modèle. Tracer des hiéroglyphes est aussi faire œuvre de Heka, car la maîtrise du mot écrit confère de la puissance sur la chose décrite, et la pérennité extraordinaire du système graphique égyptien, lourd, compliqué, incommode, s’explique essentiellement par la valeur magique de cette écriture.
Les Égyptiens, qui croyaient à la puissance d’un mot ou d’un symbole, craignent et adorent ces dieux qui sont utiles et dangereux selon la personne qui les utilise.



La politique aussi est en Égypte affaire de magie. Le pharaon ne compte pas seulement sur ses armées pour repousser les assaillants, ou sur ses diplomates pour circonvenir les nations hostiles. Il compte aussi sur ses magiciens pour ensorceler les chefs ennemis.

Le rituel magique des quatre boules est expliqué sur un papyrus magique du Metropolitan Museum de New York, et sur les murs du temple d’Hibis dans l’oasis de Kharga. Il s’agit d’une pratique culturelle destinée à contrer les ennemis du dieu Osiris, notamment son frère maléfique Seth, dont les attaques pourraient compromettre la bonne marche du monde. Tous les jours, dans certains temples, étaient modelées quatre boules d’argile, chacune inscrite au nom d’une divinité, et sur lesquelles était récitée une formule contre un éventuel agresseur d’Osiris. Le rite s’achevait par la projection des sphères d’argile vers chacun des points cardinaux.

Parmi tous les talismans dont les Égyptiens étaient bardés, il existe une catégorie très intéressante, mais dont l’emploi n’est attesté que pour la IIIème Période Intermédiaire (début du premier millénaire av. J.-C.). Il s’agit de bandes de papyrus très étroites (environ 6 cm), mais dont la longueur peut dépasser le mètre. Une vingtaine de ces textes ont été retrouvés jusqu’à présent, principalement dans la région de Thèbes. Chacun d’entre eux porte une longue bénédiction édictée par certains dieux, et mettant l’individu qui le portait à l’abri des maladies, des maléfices et des malheurs divers qui auraient pu le frapper, et qui sont explicitement énumérés sur le document. Les quelques extraits suivants d’un de ces papyrus donnent un bon exemple de ce genre de textes :
 » Nous préserverons Bouirouharkhons, dont la mère est Djedkhons, notre servante et notre progéniture. Nous la garderons saine dans sa chair et ses os. Nous ouvrirons sa bouche pour qu’elle mange et nous ouvrirons sa bouche pour qu’elle boive. (…) Nous la préserverons de tout démon mâle et de tout démon femelle. Nous la préserverons d’un démon du fleuve, d’un démon d’un canal, d’un démon d’un puits, de tout démon d’un lac. (…) Nous la préserverons d’une affection du cœur, d’une affection des poumons, d’une affection de la rate, d’une affection de la tête, d’une affection de l’abdomen (…). Nous la préserverons de tout trouble et de toute maladie. Nous la préserverons des étoiles malignes du ciel ; nous la préserverons des étoiles du ciel porteuses de maladies. Nous la préserverons d’Amon, de Mout, de Khonsou, de Rê, de Ptah, de Bastet et de tout dieu ou toute déesse qui exercent leur puissance quand ils ne sont pas apaisés. « 
Ces documents étaient roulés, et conservés dans un étui de cuir, de bois, et même parfois en or. Cette coutume, qui par la suite a disparu en Égypte, a continué en Nubie, et l’on a publié ces derniers mois certains de ces textes, écrits dans la langue du royaume de Méroé quelque mille ans plus tard. En revanche, l’habitude de porter des textes magiques dans des étuis assujettis au cou ou au bras s’est conservée jusqu’à nos jours dans presque tous les pays d’Afrique Orientale.

La religion égyptienne antique est extrêmement complexe et déroutante, et de ce fait pas toujours évidente à comprendre. Comme la plupart des religions dites  » polythéistes « , elle a une tendance au syncrétisme, c’est-à-dire à réunir plusieurs divinités en une seule, ou réunir plusieurs divinités en une divinité aux aspects multiples ; d’autre part, là encore comme d’autres religions  » polythéistes « , elle comporte en réalité, dans les croyances des lettrés et initiés, une sorte de monothéisme de fond, puisque les divinités ne sont conçues que comme les divers aspects d’une réalité inaccessible à l’esprit humain qu’on pourrait qualifier de  » Divin « . Tout au long de l’histoire égyptienne, les divinités se sont réunies et combinées, et ce jusqu’à l’époque tardive. Certaines divinités anciennes ont ainsi parfois été totalement assimilées pour ne devenir que l’un des aspects d’une autre divinité prédominante.
A l’époque tardive, loin de connaître un déclin, la religion égyptienne connaît une effervescence au contact des religions étrangères et, selon sa vieille habitude, c’est par le syncrétisme qu’elle évolue dans la continuité. Un bon exemple en est fourni par le type de statuettes que j’ai choisi de vous montrer et que l’on qualifie de « panthées », c’est-à-dire réunissant en une seule figure les aspects de différentes divinités. Elles présentent l’avantage de réunir en une seule figure les attributs et pouvoirs protecteurs de plusieurs divinités. Au premier abord, la complexité des éléments rassemblés dans ces statuettes en font des représentations curieuses et surprenantes, qu’on a du mal d’emblée à identifier. L’exemple que nous retiendrons est celui d’Amon-Rê panthée, mais il existe d’autres divinités qui ont fait l’objet de telles représentations à l’époque tardive.




 

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Amon-Rê panthée (statuette de bronze, haut. 45 cm, Epoque tardive, fouilles de J. E. Quibell à Saqqarah en 1912, Musée Egyptien, Le Caire ).

D’emblée, si on ne considère que les éléments de base de cette statuette, on reconnaît le dieu Amon-Rê, avec sa couronne caractéristique formée de deux hautes plumes sur les cornes de bélier, les cobras et le disque solaire. Mais un certain nombre d’éléments sont déroutants et inhabituels, comme la seconde paire de bras ouverte et ailée, ou des détails placés sur le corps nu du dieu.

 

2-1.jpgDe nombreux détails font référence à diverses autres divinités sur la statuette quand on l’examine de plus près. Les bras aux ailes déployées sont en principe caractéristiques de la déesse Isis dans son rôle de magicienne et de protectrice ; Isis et sa soeur Nephtys déploient ainsi souvent leurs ailes en contexte funéraire pour protéger le défunt. On pense également aux ailes déployées de la déesse vautour Nekhbet, également dans un rôle protecteur.

3.jpgSur les bras ailés, on voit à l’avant posées la tête de babouin du dieu Thot, sur le bras droit, et celle de vache de la déesse Hathor, sur le bras gauche. A l’arrière, ce sont la tête de vautour de la déesse Nekhbet sur le bras droit et celle de lionne de la déesse Sekhmet sur le gauche. Sur la poitrine du dieu se trouve le scarabée du dieu Khepri, ce qui rappelle les coutumes funéraires : une amulette de scarabée était placée sur la poitrine de la momie.

Sur le ventre, au-dessus des parties génitales, et sur les deux genoux sont placées des têtes de lionnes, attribut de la déesse Sekhmet.

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A l’arrière de la tête se trouve le bélier d’Amon aux cornes recourbées, coiffé du disque solaire et du cobra. A la base des plumes de la couronne, au centre des cornes horizontales, prend place une tête du dieu Bès, là encore une divinité protectrice, associée aux naissances royales dans les mammisi des temples. Au-dessus, un cobra coiffé de la couronne atef, attribut d’Osiris à l’origine, surmontée du disque solaire.

7.jpgEnfin, dans le dos du dieu se trouve un faucon aux ailes déployées, Horus lui aussi fréquent dans un rôle protecteur en contexte funéraire royal ; ses pattes enserrent la taille du dieu.

On le voit, ce type de statuette a une fonction apotropaïque, réunissant les pouvoirs de différentes divinités dans un rôle protecteur pour éloigner les influences néfastes. Les allusions aux pratiques magiques des rites funéraires y sont particulièrement évidentes, faisant penser aux nombreuses amulettes placées sur le corps du défunt au cours de l’embaumement.

8.jpgVoici un autre exemple de statuette d’Amon-Rê panthée (bronze, haut. 23,2 cm , Epoque tardive, provenance inconnue, Musée Egyptien, Le Caire ). Ici, le dieu est identifié par l’inscription en caractères démotiques qui figure sur le socle. S’il a bien la tête de bélier du dieu Amon, son corps adopte la posture caractéristique du dieu Bès.

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10.jpgIci le dieu Amon à tête de bélier est coiffé de la couronne atef surmontée du disque solaire. Traditionnellement, c’était plutôt le dieu bélier Khnoum qui portait la couronne atef, ce qui montre sans doute un rapprochement entre les deux divinités. De chaque côté des pieds du dieu, sur le socle, se trouvent deux crocodiles, attributs du dieu Sobek qui est lui aussi un dieu protecteur. Sur les genoux, on retrouve les deux têtes de lionnes ( Sekhmet ) observées sur la statuette précédente.

On voit se développer à époque tardive des statuettes de divinités composites, dites  » dieux panthée  » (du grec pantheios :  » commun à tous les dieux « ). Celle-ci est particulièrement impressionnante, et à mille lieues d’un art égyptien majestueux et apaisé tel que le conçoit généralement le grand public. Elle représente le dieu guérisseur nain Bès, auquel ont été rajoutés des paires de bras surnuméraires, des ailes et un phallus érigé. La divinité foule aux pieds des animaux nuisibles comme les serpents et les scorpions. Tous ces attributs lui confèrent une puissance multiforme contre tous les dangers qui menacent les humains.

 

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Papyrus magique
Egypte, Deir el Medineh, Nouvel Empire, XXe dynastie, 1185-1070 av. J.-C.

 Papyrus, encre au carbone, lin

10 x 30 cm
Musée du Louvre, Antiquités égyptiennes

 




Ce papyrus a été découpé dans une feuille de plus grande taille afin de constituer un talisman au bénéfice d’une femme, Taiset, née de la dame Taanemakhbit. Il a pour but de préserver son propriétaire de « tout mort, de toute morte, de tout esprit néfaste homme ou femme » en invoquant l’une des formes du dieu soleil Ré. Les êtres cités sont susceptibles d’entrer dans le corps des vivants et d’y déclencher la maladie : pour les en préserver, le nom du bénéficiaire ainsi que celui de sa mère sont de toute première importance. On adjoint à l’efficacité du texte écrit en cursive hiératique celle des images de divinités. Le papyrus est ensuite plié plusieurs fois jusqu’à avoir l’aspect d’un petit rectangle, destiné à être porté en sautoir sur une cordelette de lin comportant sept nœuds aux vertus protectrices magiques. Les formules utilisées sont extraites de rituels de temples ou de rouleaux figurant dans des bibliothèques de scribes. Le site de Deir el Medineh, le village des ouvriers travaillant dans la Vallée des Rois, a livré de nombreux exemplaires tant de ces recueils que de ces talismans. Celui qui les confectionnait n’était pas un magicien professionnel mais il avait à sa disposition des textes magiques dont l’efficacité était garantie et qu’il pouvait fournir aux membres du village selon des modalités qui ne nous sont pas précisément connues.

La magie, en Egypte Antique, était censée procurer au pratiquant tout ce qu’il ne pouvait pas obtenir par des moyens plus simples. Ainsi, les Egyptiens croyaient que leurs mages étaient capables de toutes sortes de prodiges…

De nos jours, les scientifiques ne connaissent que très peu de papyrus à connotation « magique » et en ont donc une vision très incomplète. Toutefois, il leur a été possible de diviser la pratique magique égyptienne en cinq grandes catégories :

 

La Magie du Nom.
La Magie Défensive.
La Magie Productive.
La Magie Divinatoire.
Le Culte des Morts.

Magie du Nom

Pour les Anciens Égyptiens, donner un nom –ren– à un être ou à une chose revient à lui donner la vie et à lui donner une forme. Ainsi, ils lui attribuaient une puissance profonde et pensaient qu’en possédant le nom d’une personne ou d’une divinité, ils pouvaient profiter de son pouvoir et, dans le cas d’un être humain, avoir une influence sur son , avant et après la mort.

Un des pires châtiments pour les Égyptiens -en dehors du démembrement de leur corps qui rendait leur passage vers l’au-delà impossible- était la suppression de leur nom, qui plongeait ainsi leur dans l’oubli car, effacer un nom, c’est anéantir l’entité qu’il représente. A l’inverse, nommer un défunt ou une divinité, lors d’offrandes quotidiennes, c’est conserver sa mémoire.
Le nom avait une telle importance et une telle puissance, qu’il est arrivé que des Pharaons fassent effacer les stèles de leurs prédécesseur, par peur de leur influence, même après la mort, sur les affaires du royaume. Ce fut ce qui arriva à Akhenaton, le Roi Maudit, et à Hatchepsout, la seule femme qui fut Pharaon.

Un des rites magiques les plus puissants associé au Nom à vu le jour dès l’Ancien Empire. On inscrivait alors les noms des ennemis de Pharaon sur des vases -ou sur des statuettes- qui étaient ensuite brisés (« tués ») puis enterrés.

La puissance de l’image était aussi inextricablement liée à la puissance du nom : toute représentation d’un être ou d’un objet participe de cet être ou de cet objet. De là vient le pouvoir des amulettes qui étaient portées par les vivants (ou placées sur une momie) et qui représentaient des divinités ou des objets chargés de force magique. Ainsi, celui qui portait cette amulette mettait sa puissance à son propre service.

Magie Défensive

Selon le mythe égyptien de la création du monde, les anciens s’accordaient pour dire que la magie leur a été donnée afin qu’ils puissent se défendre de toutes les choses qui leur arrivent. Pour les égyptiens, persuadés que des entités maléfiques parcouraient le monde, la capacité de se défendre était ainsi une des choses les plus importantes qui soit.

  1. La Magie Prophylactique, pour repousser la mort et toutes ses créatures, tels les scorpions, les crocodiles ou encore les esprits malfaisants.
  2. La Magie Préventive, par exemple comme moyen de contraception.
  3. Les Contre-Charmes, pour repousser le mauvais œil.
  4. La Magie Curative, pour soigner les maladies et soulager la douleur.
  5. La Magie Psychologique, qui était surtout utilisé pour combattre la peur panique de la nuit qu’avaient les égyptiens.

Magie Productive

De tout temps, les hommes ont voulus créer, construire. Pour cela, les égyptiens utilisaient la magie productive.

Pour eux, la première des productions consistait à donner la vie, c’est pour cela que quasiment toutes les femmes et beaucoup d’hommes connaissaient la magie Obstétrique.

Les charmes Météorologiques leur permettaient d’avoir un certain contrôle sur leur environnement [« Ainsi tu devras accomplir ces rites lorsque la tempête fait rage à l’Est du ciel, ou lorsqu’elle se termine à l’Ouest, pour empêcher les nuages d’orage à l’Est des cieux… Ainsi tu devras accomplir ces rites de nombreuses fois contre le mauvais temps, afin que le soleil brille et qu’Apophis soit renversé pour de bon« ].
L’homme, quelque soit l’époque, à toujours voulu aussi construire des relations amoureuses, afin de construire la vie. C’est le troisième type de magie productive : la magie d’Amour. Les sorts pour assurer de bonnes performances sexuelles étaient aussi utilisés dans le cadre des funérailles (Isis ramène Osiris à la vie et de cet union naîtra un fils) et les charmes à caractère érotique étaient fréquemment utilisés.

Magie Divinatoire

Si la magie est omniprésente dans la vie quotidienne de l’ancien Égyptien, c’est encore plus le cas avec les formules de Divination, qui sont des formules intermédiaires entre les « recettes de bonne femme » que nous utilisons encore de nos jours et les actes plus purement « magiques ».

La civilisation égyptienne ne croyait pas à l’astrologie. Celle-ci, en effet, n’apparaît qu’à l’époque gréco-romaine et vient de l’étranger. En revanche, les Égyptiens croyaient au rapport entre les événements mythologiques et la vie quotidienne ; ils dressèrent de véritables calendriers des jours fastes et néfastes, selon les aventures des Dieux et Déesses.
De plus, ils pensaient que leurs rêves les instruisaient au sujet de l’avenir et ils ont composé des « clefs des songes ». Ainsi, si un rêve annonçait un malheur, celui-ci pouvait être écarté par une requête à Isis, la Magicienne Suprême.

Enfin, il est intéressant de noter que la consultation des Oracles n’était pas considéré comme une pratique magique.




Culte des Morts

En Égypte Antique, les rites funéraires étaient totalement imprégnés de magie et, puisqu’il n’y avait pas de rupture entre le monde des vivants et le monde des morts, les égyptiens n’hésitaient pas à adresser des « Lettres aux Morts », leur demandant d’intervenir en leur faveur. Ces lettres, écrites sur des poteries, parfois sur papyrus, étaient déposées dans la tombe.

Une autre méthode, qui mêlait magie et religion, consistait à verser de l’eau sur une statue couverte de figurations des dieux (ou du défunt) et des formules appropriées ; en passant sur les hiéroglyphes, l’eau s’imprégnait de leur puissance, et il suffisait alors d’absorber cette eau pour l’assimiler. Cette pratique avait pour but d’immuniser contre les dangers terrestres (piqûres de scorpion, morsure de serpent) ou surnaturels (hostilité d’un dieu ou d’un génie malfaisant, voire d’un revenant).

Et la Magie Maléfique ?

Les Égyptiens n’ont jamais fait de distinction entre Magie « Blanche » et Magie « Noire ». Néanmoins, toute forme de magie destinée à blesser autrui -de quelque façon que ce soit- était illégale et très sévèrement punie par la loi.

Il existe des papyrus de la XIXe Dynastie qui relatent l’histoire de deux apprentis magiciens mal intentionnés. L’un d’eux a usé d’écrits magiques pour tromper la vigilance de ses supérieurs – et ainsi abuser de leur confiance – en confectionnant des statues de cire ainsi que des potions pour affaiblir les gardes, tandis que l’autre s’est procuré des écrits pour se rendre impressionnant et majestueux afin d’être introduit au harem pour abuser d’une partie de celui-ci et subjuguer l’autre. Ces deux criminels furent condamnés à mort.

La magie était très présente dans la civilisation égyptienne. Elle se manifeste par des forces divines pouvant être utilisées par la parole ou l’image ainsi que d’autres procédés. Deux dieux sont principalement associés à la magie : Isis l’épouse d’Osiris, c’est ainsi que dans le mythe de la ruse d’Isis elle empoisonne Ré pour lui soutirer son nom et par cela avoir un pouvoir sur le dieu soleil. La deuxième divinité est Heka qui est une personnalisation de ces forces mystérieuses. Tout d’abord on peut dire que la parole possède une puissance importante dans le domaine magique. En effet si on prononce le nom d’un défunt, cela permet de l’animer dans l’autre monde. On peut d’ailleurs voir que le verbe est à la base de la conception du monde : le démiurge Amon appela son double Ré par la parole pour le faire « naître ». La parole est une puissance créatrice. Cette dernière se manifeste dans les tombeaux qu’on a retrouvés. Souvent le défunt sur les représentations était représenté devant une table d’offrandes pleine à craquer de mets, autour étaient inscrites des formules magiques qui, prononcées par un prêtre ou le défunt lui même, permettaient de nourrir le mort.

Des formules permettaient aussi d’animer les oushbetis (« les répondants »), ces statuettes représentant des serviteurs, qui effectueront les travaux du mort dans l’Amanti, le domaine de ceux qui ont été proclamés justes de voix par le tribunal d’Osiris (qui sont reconnus purs).

Les représentations dans les tombes ont la même fonction que les formules magiques. Si on revient dans le monde des vivants, on sait que certains Egyptiens faisaient couler de l’eau sur des pierres couvertes de symboles magiques. Cette eau se chargeait de vertus bénéfiques au contact de la pierre qui faisait ainsi acquérir au buveur une immunité à certains poisons. Dans le domaine de la protection, on peut aussi prendre l’exemple du scarabée, ce dernier était un protecteur du cœur, certaines momies se faisaient implanter des scarabées dans la poitrine. Couverts de symboles, ils étaient garants de la pureté du défunt devant Osiris. Mais la magie pouvait prendre un caractère plus offensif. Ainsi les généraux avant une campagne faisaient inscrire puis détruire des tessons de poterie aux noms de leurs ennemis.  Sinon on peut noter que les Statues permettaient d’établir un lien entre les dieux et les hommes.

Mais rien ne vaut un bon exemple au lieu de discourir donc allons y : Tout d’abord on peut prendre le cas des stèles de pèlerinage. En effet les Egyptiens effectuaient des pèlerinages envers des lieux que l’on pourrait qualifier de saint. Si on prend l’exemple d’Osiris, la légende dit que Seth dépeça le corps de son frère et jeta les morceaux dans le Nil. La tête du futur dieu de l’au-delà fut retrouvée à Abydos et en devient la relique. Ainsi les Egyptiens allant au sanctuaire d’Abydos vont laisser une stèle à leur nom dans le domaine du dieu pour s’attirer ses bonnes grâces.

Ensuite nous pouvons prendre des cas où la statue peut servir de « récepteur » d’une force divine. Thoueris, la déesse des naissances représentée sous la forme d’un hippopotame avec une tête de lion était présente aux accouchements sous la forme d’une statuette écartant ainsi les forces nocives.

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Statue de Thoueris, la déesse au corps composé de plusieurs espèces animales – Statue du British museum

La statue enfin peut devenir entièrement l’enveloppe du dieu. L’oracle d’Amon était constitué de prêtres-porteurs soutenant la statue du dieu caché. Si on pose une question à la statue et que celle ci force les porteurs à aller de l’avant, sa réponse est positive, dans le cas inverse si elle recule, elle est négative. Vous me direz que la volonté des clercs n’était peut être pas complètement dénuée d’importance, mais si le personnage posant la question veut s’allouer le soutien de la divinité, elle aura au moins celui du clergé la représentant dans le domaine terrestre.



Enfin si une statue contient l’essence ou le pouvoir du dieu, on peut constater qu’une amulette peut avoir le même effet. Une des plus célèbres de la multitude d’objets protecteurs est l’œil Oudjat.

Source de l’article prestistory.e-monsite.com

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La Réincarnation en Egypte ancienne à la Lumière de la Doctrine Secrète

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Alors que la
réincarnation est
une doctrine
communément
admise en Orient,
elle fut bannie en
Occident au VIe
siècle par l’Église
chrétienne. De nos
jours elle suscite de
nombreux débats,
tant auprès des
scientifiques qui
cherchent des
preuves concrètes
de son existence
qu’auprès des
philosophes et
chercheurs spirituels
qui voient en elle un
avenir, un passage
d’un monde à un
autre, un terrain
d’évolution, pour
l’âme. Avons-nous
plusieurs vies ?




Y a-t-il une vie après la mort ? Que devient l’âme des  défunts ? Tout Égyptien, selon les témoignages de
l’époque, croit à la réincarnation, à la possibilité pour
l’âme de s’incarner dans un nouveau corps ou de
continuer son parcours dans le Ciel.

Les Égyptiens croient en la
réincarnation. L’historien
grec Hérodote (484-420 av.
J.-C.) mentionne ce fait  : « Les
Égyptiens sont les premiers à avoir
exposé la doctrine de l’immortalité
de l’âme et le fait qu’au moment
de la mort du corps matériel, l’âme
s’incarne dans un nouveau corps
qui est prêt à naître ; ils affirment
que lorsque l’âme a terminé tout le
cycle des incarnations des animaux
de la mer, de la terre et de l’air, elle
parvient finalement à entrer dans
un corps humain, né ou préparé
pour la recevoir… »
La Doctrine Secrète , écrite par
Héléna Petrovna Blavatsky tente
d’expliquer ce processus par la
constitution de l’homme dont certains
principes immortels, au
contact avec les différents plans de
l’univers, créent l’impact nécessaire
à la renaissance.

Renaître et se transformer

En Égypte, la résurrection est symbolisée
par la grenouille, la déesse
Hekhet, qui vit dans l’air et dans
l’eau . Elle symbolise la capacité
de l’âme à renaître grâce à ses propres
actions dans des niveaux supérieurs
de l’existence.
Pour H.P. Blavatsky, la réincarnation,
« doctrine de la renaissance »,
est représentée par le scarabée,
Kheper, qui signifie « devenir, se
faire former ou construire à nouveau
 » . Le scarabée est celui qui
a la faculté de revêtir toutes les formes
que le mort désire, c’est-à-dire
le plus souvent, revenir sur terre, se
réincarner. Le cœur-conscience est
toujours en relation avec Kheper
car c’est lui qui est en devenir,
l’ego personnel qui est en chacun
d’entre nous doit devenir un serviteur
ou un canal des principes supérieurs,
autrement dit, devenir la
demeure du Ba, l’identité divine de
l’être humain.

Vivre et mourir perpétuellement

Les Égyptiens croyaient que les
âmes pouvaient naître une seconde
fois, mais également qu’elles pouvaient
être envoyées sur la Terre
pour réparer les erreurs commises
dans leurs précédentes incarnations
et qu’elles pouvaient aussi se souvenir
de leurs existences antérieures.
Le célèbre égyptologue Gaston
Maspero (1846-1916) dit :
« L’immortalité pour les Égyptiens
était un mourir et vivre perpétuel
que l’âme traversait en gardant sa
propre identité. L’âme n’a pas vécu
ces vicissitudes uniquement après la
vie humaine. Avant de naître en ce
monde, elle est née et morte dans
de nombreux autres mondes. La vie
terrestre n’est autre qu’un devenir,
Kheper, dans l’ensemble des devenirs,
Kheper, qui ont précédé et qui
suivront. Elle [l’âme] a eu une
durée infinie avant sa naissance
[sur la Terre] et une durée infinie après sa mort. Si je devais résumer
sa condition d’être en un seul mot,
je ne dirais pas qu’elle est immortelle,
mais plutôt qu’elle est éternelle.
 »

Ce qui se réincarne dans l’homme

H.P. Blavatsky nous révèle une des
clés essentielles de la philosophie
ésotérique, c’est-à-dire le concept de
l’homme septénaire, formé par trois
aspects supérieurs et atemporels (qui
dans la tradition hindoue sont appelés
Atma, Buddhi et Manas, la
Monade) et quatre aspects inférieurs
temporels et concrets (les corps physique,
vital, affectif et intellectuel ou
mental rationnel) qui forment la
personnalité.
Selon la théorie de la réincarnation,
les principes qui se réincarnent
sont ceux de la Monade et les
quatre principes inférieurs se désintègrent
après la mort en leurs
éléments constitutifs (terre, eau,
air et feu).

La transformation
de la conscience

Les Égyptiens pensaient que lorsque
l’univers sort de l’Unité primordiale
il est double et que cette
dualité se reproduit dans toutes
les dimensions de l’existence.
Pour réintégrer l’unité et s’accomplir,
il faut transcender les
dualités en provoquant de nouvelles
synthèses ou unions. Ces
unions ou impacts produisent
les différents
egos
ou états de
conscience
de l’âme,
qui permettront
à l’âme de
vivre ou d’expérimenter
de nouveaux plans
de l’univers, chaque
fois plus subtils.

Les différentes renaissances
de la conscience

Dans le Livre des Morts des anciens
Égyptiens [7], la Monade (Unité qui
traverse la matière et l’esprit) du
défunt traverse les plans de l’univers.
Chaque fois qu’elle parvient à
un croisement avec l’un d’entre
eux, elle se transforme, renaît à
une nouvelle conscience, qui se
manifeste par un nouveau véhicule.
Les impacts de l’âme avec les
plans sont les transformations ou
renaissances personnifiées par les
différents egos du septénaire
humain ou véhicules de la
conscience.
Le Livre des Mort des anciens Égyptiens
décrit la situation idéale de
l’âme après la mort, celle de la réintégration
à l’Unité ou à la Lumière.
Cependant, pour devenir un être
victorieux, il fallait que le cœur soit
jugé favorablement.

Le cœur, instrument
de la renaissance




L’ego personnel, symbolisé par le
cœur, a une nature double. Il possède
un aspect
s p i r i t u e l
supérieur du
mental qui
s’exprime
par les facultés de mémoire et
d’imagination. Ce reflet de
l’Intelligence supérieure est
immergé dans un monde de désir et
de dualité terrestre. De cette façon
on peut l’assimiler à une sorte
d’âme inférieure humaine comme
mental de désir.
Les Égyptiens distinguaient deux
fonctions distinctes du cœur nommées
Ab et Hati.
Le Hati est le cœur physique, celui
qui reste sur la Terre, l’aspect temporel,
le siège des passions qui doivent
être dominées pour transcender la
nature inférieure. L’Ab est l’ego personnel,
celui qui va être jugé, en
tant que témoin de l’âme, Ba.
C’est le cœur (Ab, centre de vie de
toute la personnalité temporelle)
qui doit témoigner que l’âme (Ba)
s’est conduite selon la Maât, principe
de Justice Vérité pendant la vie
terrestre.

Renaître sur terre
ou dans le ciel ?

C’est le jugement du cœur qui déterminera
la direction du voyage : soit
se réincarner sur la Terre, soit
continuer ses renaissances
dans le Ciel.
Si le jugement
est positif, l’âme
vivante osirifiée pourra continuer
son itinéraire dans la lumière du
jour, dans le plan d’Atoum. Elle se
purifiera dans le Lac de Feu (Livre
des Morts, chap.CCVI) et avancera
sur le chemin qui la conduira à sa
véritable nature, qui est celle
d’être divinisée et de devenir la
lumière fusionnée et unie à Rê.
S’il ne dépasse pas le jugement, le
coeur (Ba) est attrapé par le monstre
Amhet qui va l’excréter dans les
plans inférieurs, l’envoyer en bas, à
la Douat, la tête en bas, en le transformant
en corps causal d’une
future incarnation.
C’est l’allégorie du Ba qui retourne
vers la tombe, qui peut être interprétée
aussi comme le début du
processus de la nouvelle incarnation,
et plus uniquement comme le
symbole de sa liberté de mouvement.
Le Ba ne revient pas apporter
à la momie des fonctions vitales et
des aliments pour pourvoir à sa survie,
mais indique que ce sera le
germe de sa future personnalité
terrestre.




La momie, corps terrestre ou
destin ultime de l’âme ?

Le corps, après la mort, est transformé
en momie, support dans le
monde terrestre de la recomposition
des composants du septénaire
qui tendent à la dissolution dans le
processus de la mort. Elle symbolise
le but ultime de l’âme dans ses
transfigurations, devenir le corps de
gloire osirien. Comme préfiguration
du corps de lumière, elle est également
appelée Sahu, qu’il faut distinguer
du cadavre, ou corps putrescible,
qui est le Khat, et du Djet, qui
est le corps physique vivant.

Source de l’article http://www.buddhachannel.tv

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