Être pessimiste a aussi ses avantages

Oui, vous avez bien lu, le pessimisme pourrait bien être bénéfique dans certains cas !

« Si vous êtes convaincu que quelque chose de bien vous arrivera, ça finira par arriver« . Combien de fois avez-vous entendu un raisonnement similaire ? De nos jours, les défenseurs de la pensée positive et du lien (indéniable) entre optimiste et bien-être ne manquent pas. Et s’il était bon et utile de se laisser une marge pour être pessimiste ? Et si, aussi contradictoire que cela puisse paraître, être capable de voir le mauvais côté des choses avait son bon côté ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet, clarifions le fait qu’être pessimiste, ce n’est pas la même chose qu’être dépressif ou toxique. Le pessimisme, à proprement parler, concerne notre façon de calculer et de gérer nos attentes en matière de réussite.

Le « pessimisme défensif » est la stratégie adoptée par certaines personnes sujettes à l’anxiété pour être plus productives dans leur vie personnelle et professionnelle. Cela consiste, fondamentalement, à réduire ses attentes futures pour tenir compte de tout ce qui pourrait mal tourner et ainsi se préparer au pire, permettant dans certains cas d’anticiper.

Ainsi, « s’attendre au pire », nous évite non seulement d’être paralysé par l’éventualité d’échouer, mais nous permet aussi d’utiliser le pessimisme comme un moyen d’atteindre nos objectifs. Nous pouvons le voir ainsi : seul le roi qui admet la possibilité d’être attaqué pourrait utiliser les temps de paix pour planifier une défense qui protège son royaume d’éventuelles attaques.

En définitive, être pessimiste défensif sous-tend à notre résilience : « devenir optimiste » favorise une attitude insouciante face aux dangers, ce qui nous laisse sans défense face à des situations à risques et de stress.

Être pessimiste, est-ce bon pour l’estime de soi et la santé ?

Une étude menée en 2008, qui a suivi la trajectoire d’un groupe d’étudiants durant leurs années universitaires, a conclu que ceux qui correspondaient au profil « pessimiste défensif » avaient un niveau d’estime d’eux-même considérablement plus élevé que ceux à tendance anxieuse.

De fait, leur estime de personnelle a quasiment atteint le même niveau que celui des personnes optimistes pendant les quatre ans d’études grâce à leur capacité à anticiper (et ainsi éviter) les pires scénarios qu’ils pouvaient imaginer.

Frieder R. Lang, PhD de l’Université d’Erlangen-Nuremberg, a mené une recherche auprès de personnes âgées, évaluant l’association entre optimiste/pessimisme et le risque de souffrir d’une invalidité ou de décès au cours d’une décennie. Face à cela, il y eu une enquête relative à la situation des ménages allemands : « Nos résultats ont révélé qu’être trop optimiste pour prédire un avenir meilleur était associé à un risque accru d’invalidités et de décès« .

Selon Fushia Sioris, psychologue de la santé à l’Université de Sheffield, « quand les pessimistes deviennent malades chroniques, leur vision négative du futur peut être plus réaliste et encourager le type de comportement que les professionnels de la santé recommandent pour contrôler leur maladie« .

Aussi, il ajoute que « les pessimistes prévoient que leur santé se détériorera ; adopter ce point de vue peut amener les pessimistes à adopter des stratégies leur permettant de faire face plus efficacement à la douleur« . Mais, évidemment, tout ne peut pas être complètement noir : « Cela dit, les avantages [de cette attitude] apparaissent lorsqu’on y accorde un certain degré d’optimise quant à la réussite de telles stratégies. »

Être pessimiste, source de sérénité et de satisfaction ?

Certains grands penseurs défendent non seulement le pessimisme défensif, mais osent aussi défendre le pessimisme généralisé ; à savoir, l’hypothèse selon laquelle « de manière générale et à juste titre, les choses ont tendance à mal tourner« , selon le philosophe Alain de Botton (L’architecture du bonheur).

Il ne croit pas que cela affecte négativement le caractère ou la vie du pessimiste. Ainsi, il affirme que bien souvent, ce n’est pas le fait d’être pessimiste qui nous conduit à l’amertume et à la colère, mais l’espoir insatisfait de notre travail, de notre famille ou de la politique.

« Dans cette vie, notre satisfaction dépend en grande partie de nos attentes. Plus nos espoirs sont grands, plus le risque de voir apparaître la colère, l’amertume, la déception et la persécution sera accru. […] Ainsi, et aussi étrange que cela puisse paraître, le pessimisme est une des sources de sérénité et de satisfaction humaine« .

Source https://nospensees.fr Partagé par www.eveil.tv

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