Ramenée à la spiritualité, l’expérience du sacré est, comme l’évoquait Carl Gustav Jung, ce qui, venant d’ailleurs, nous saisit et nous donne le sentiment d’être. Elle nous coupe momentanément des pensées et des sensations ordinaires pour nous relier à une dimension plus vaste de l’existence.
Flavia Mazelin Salvi
Les Grecs anciens considéraient le sacré en tant qu’expérience mystique, comme une force qui guérit et revitalise l’être tout entier. Une conception de la transcendance qu’ont partagée tous les grands mystiques, des Pères du désert jusqu’à la Rhénane Hildegarde de Bingen. Plus près de nous, l’Anglaise Evelyn Underhill, l’une des premières mystiques chrétiennes du XXe siècle, affirmait que ceux qui ne se relient par à la dimension sacrée de l’existence ne peuvent pas être pleinement conscients ni tout à fait vivants. Pour le moine bénédictin Anselm Grün, l’enjeu est de trouver en soi, sans se retirer du monde, un espace sacré, un absolu, comme un morceau de ciel accessible à tous, et qui ne se vend ni ne s’achète.
A lire : Femmes en quête d’absolu, de Simone Weil à Elizabeth Kübler-Ross d’Anne Bancroft (Albin Michel, 1991)
Humain et divin à la fois
« Nous sommes aujourd’hui dans une situation d’exil, un exil qui s’est normalisé au point que nous n’imaginons plus pouvoir en sortir. Même les religions se contentent le plus souvent d’aménager au moins mal cette situation, sans permettre d’en sortir », affirme, dans Enquête au cœur de l’être, l’écrivaine Annick de Souzenelle, qui a voué sa vie à la lecture symbolique de la Bible. Pour cette intellectuelle qui a forgé sa pensée en étudiant la théologie, la psychanalyse et la langue hébraïque, l’humain doit revenir de l’exil où l’a envoyé l’absence de conscience de sa propre divinité. Pour cela, il doit « devenir une personne » et retrouver en lui « le noyau divin ». Sans la conscience qu’être vivant signifie bien plus qu’être en vie, l’homme est voué à mener un destin animal. « A tel point que l’hébreu n’a pas de mot pour désigner le corps tant que nous sommes un corps animal, remarque Annick de Souzenelle. Pour nos textes sacrés, l’homme animal est un cadavre. Le corps n’exprime quelque chose de vivant que lorsque nous entrons en résonance avec la personne intérieure, basar, en hébreu, qui signifie « chair ». » Dans Dialogues avec l’ange, le texte qui retranscrit l’enseignement spirituel reçu pendant la Seconde Guerre mondiale par quatre amis hongrois, l’entretien du 21 janvier 1944 dit sensiblement la même chose : « L’animal a faim, il se rassasie et cela suffit. L’homme est rempli, il rayonne – et cela ne suffit jamais, donc sa joie n’a pas de mesure. C’est le secret de la Vie Éternelle. » Ainsi, pour être pleinement humain, être en vie n’est pas suffisant, il nous faut apprendre à devenir plus vivant, mais aussi, comme il est dit dans la Bible, à devenir « le gardien de son frère ». Olivier Clément, théologien orthodoxe, nous rappelle ainsi que, à l’origine de toute civilisation, il y a transformation de l’ennemi en hôte.
A lire : Enquête au cœur de l’être, ouvrage collectif dirigé par Georges-Emmanuel Hourant (Albin Michel, 2008) / Dialogues avec l’angle de Gitta Mallasz (Aubier, 2007).
Le sanctuaire personnel
Aménagez-vous un espace sacré avec l’exercice de John Daido Loori pour développer votre spiritualité en toute sérénité.
Pris dans la ronde des contraintes, des habitudes et des croyances, nous avançons dans la vie à demi éveillés. Trop souvent, nous projetons nos efforts et nos ambitions à l’extérieur, et nous négligeons notre intériorité. Don Miguel Ruiz, auteur mexicain du best-seller international de développement personnel et spirituel Les Quatre Accords toltèques, donne quatre clés pour bâtir un sanctuaire intérieur afin de grandir en spiritualité. « Que votre parole soit impeccable; quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle, faites toujours de votre mieux. » A ce sanctuaire immatériel, John Daido Loori, maître zen américain, propose d’ajouter un sanctuaire bien réel, chez soi. Cet espace sacré, affirme-t-il, est le point central d’où découle tout le reste.
A lire : Les Quatre Accords toltèques de Don Miguel Ruiz (Jouvence, 2005). source de l’article http://www.psychologies.com
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