Des scientifiques réputés s’impliquent dans le projet UFODATA, dont l’ambition est de faire franchir un nouveau pas à la recherche sur les OVNIs qui stagne depuis plusieurs années.
Y’aurait-il enfin du nouveau dans le champ plutôt désert de l’ufologie scientifique ? Mark Rodeghier, directeur du Center for UFO Studies, et l’universitaire Alexander Wendt lancent UFODATA, un réseau de surveillance et d’étude des OVNIs, financé par crowdfunding. Le but de ce projet est aussi simple qu’ambitieux: fonder une approche scientifique systématique du phénomène. « Il est clair désormais que tout progrès sérieux dans la recherche sur les OVNIs passe par une rupture avec les usages du passé. Les récits des témoins, les photos, les vidéos et les documents officiels ne nous en apprendront pas plus. Désormais, nous devons étudier directement le phénomène OVNI comme les autres sciences le font avec leur propres objets d’étude. Bien sûr, c’est une tâche difficile mais elle est rendue possible par les avancées technologiques récentes en matière d’informatique, de communication, de sources d’énergie etc. » explique Mark Rodeghier à la revue « Space Daily ».
Objectif d’UFODATA: recueillir des informations précises et variées sur les objets volants non-identifiés
La première étape consiste à déployer un réseau de petites stations de surveillance du ciel afin de recueillir le plus de données possibles. L’infrastructure sera payée par une opération de financement participatif car, précise le site, « nous ne bénéficions d’aucun financement public en raison du tabou qui pèse sur les OVNIs. »
Pour l’heure, UFODATA a besoin de 30000$ pour fabriquer un prototype de station d’observation. L’objectif est de recueillir des informations précises et variées sur les objets non-identifiés en utilisant tout une gamme d’appareils de mesure: spectromètre, photomètre, spectroscope, magnétomètre… « En fait, il s’agit d’appliquer aux PANs (Phénomènes aériens non-identifiés, le terme scientifique pour les OVNIs) les même méthodes qu’aux objets spatiaux connus comme les étoiles et les planètes » résume Philippe Ailleris, astronome néerlandais chef de projet à l’Agence Spatiale Européenne et membre du conseil d’administration d’UFODATA.
Certains consultants préfèrent rester anonymes
L’intérêt du projet réside autant dans ses visées scientifiques que dans la qualité de ceux qui y participent. Outre quelques spécialistes de la question des OVNIs comme la journaliste Leslie King et des scientifiques réputés tel Philippe Ailleris, on y trouve aussi des personnalités universitaires issus de domaines a priori très éloignés du sujet OVNI.
C’est le cas en particulier du co-fondateur d’UFODATA, Alexander Wendt, professeur de sciences politiques à l’université d’Etat de l’Ohio. Ce spécialiste des relations internationales est une figure de premier plan du monde universitaire auteur entre autres de « Social Theory of International Politics » (Cambridge University Press, 1999) couronnée meilleur livre de la décennie en 2006 par l’International Studies Association’s. Selon sa mini-bio sur le site UFO-Data, son intérêt pour les OVNIs et venu d’une prise de conscience en 1999: « Alexander Wendt a réalisé qu’il était supposé tenir pour certain le fait que les OVNIs ne sont pas d’origine extraterrestre, en réalité, il n’en savait rien. » En d’autres termes, il s’est rendu compte que cette habitude de pensée reposait sur un postulat non prouvé. Depuis, il a co-écrit deux articles scientifiques en rapport avec les OVNIs « Sovereignty and the UFO » (la souveraineté et les OVNIs) et « Militant Agnosticism and the UFO Taboo » (L’agnosticisme militant et le tabou des OVNIs). Parmi les autres contributeurs au projet UFODATA figurent aussi des « consultants silencieux », des scientifiques de hauts niveau mais qui, « en raison, de la stigmatisation culturelle attachée à la question des PANs préfèrent demeurer anonyme. » Source Paris Match