Des astronomes ont découvert une masse inexplicable autour de l’étoile KIC 8462852. Ce phénomène jamais constaté est-il causé par une pluie de comètes ou par une mégastructure conçue par une civilisation extraterrestre ?
De l’eau sur Mars, d’étranges tâches claires sur Cérès, du ciel bleu sur Pluton… Ces dernières semaines, la NASA multiplie les annonces sensationnelles qui suggèrent que notre Système solaire recèle encore bien des mystères… Mais la dernière découverte en date susceptible d’enflammer les imaginations ne provient pas de l’Agence spatiale américaine. Elle est le résultat du travail de fourmi accompli par un groupe de « citoyens scientifiques » qui se sont penchés sur les images de l’étoile KIC 8462852 fournies par le télescope Kepler. C’est l’équipe du télescope spatial Kepler qui a lancé le programme participatif « planete hunters » (chasseurs de planètes) composé d’astronomes « citoyens » mais très qualifiés en mesure de seconder les scientifiques officiels, débordés par la masse de données recueillies sur plus de 150 000 étoiles. De plus, les algorithmes ne remplacent pas l’oeil et la pensée humaine capables de faire surgir du sens là où les programmes informatiques n’enregistrent qu’une statistique non-pertinente.
Un phénomène unique et inexplicable
Et ce que ces jeunes chercheurs de l’université de Yale ont détecté à 1 480 années-lumière de la Terre, entre les constellations du Cygne et de la Lyre, les a laissés pantois: en analysant les données de l’étoile KIC 8462852 collectées pendant entre 2009 et 2013 par le télescope Kepler, ils ont mis au jour des variations lumineuses ponctuelles et, pour l’instant, inexplicables. Tout se passe comme si une masse compacte orbitait devant l’étoile, modifiant sa luminosité.
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Mais ne s’agit pas d’une planète car ces baisses de luminosité sont variables en intensité (-22% au maximum) et surviennent à l’improviste. De plus, cette masse n’est pas sphérique comme toute planète de bonne famille. Il s’agit d’un groupe compact d’objets dessinant une structure irrégulière.
Tabetha Boyajian, jeune diplômée de l’université de Yale qui supervise le programme « planete hunters », a co-signé avec des astronomes citoyens un article paru dans la revue de la Société Royale d’Astronomie où elle égrène les différentes hypothèses qui pourraient explique le cas unique de cette étoile. Parmi les possibilités envisagées, la présence d’un disque de poussière comme celui environne les étoiles très jeunes avant de se regrouper en planètes. Mais KIC 8462852 est largement mature… Après avoir vérifié que cette anomalie n’était pas due à une défaillance technique du télescope, d’autres hypothèses -collision de planètes, carambolages d’astéroïdes- ont elles aussi été recalées car les signatures caractéristiques de ce type de débris sont introuvables. Les astronomes ont aussi songé avec bien peu de conviction à une pluie de comètes en provenance d’un très improbable réservoir de comètes, précipitées vers KIC 8462852 par une étoile voisine. Une éventualité quasi-impossible statistiquement et bancale d’un point de vue astronomique.
L’oeuvre d’une civilisation extraterrestre de type II
Contactée par un journaliste de The Atlantic, Tabetha Boyajian fait part de sa perplexité mais surtout apporte un commentaire assez exceptionnel dans la bouche d’une astronome sérieuse: « Dans cet article, je n’ai étudié que les hypothèses naturelles… Mais il y en d’autres comme la présence d’une mégastructure construite par une civilisation extraterrestre. » Et il ne s’agit pas d’une parole en l’air puisque l’astrophysicien Jason Wright prépare un second article consacré à cette possibilité.
Jason Wright, qui ne professe pas dans une communauté néo-hippie vouant un culte à nos frères de l’espace mais à l’université de Pennsylvanie, explique: « L’hypothèse extraterrestre ne doit venir qu’en tout dernier recours. Mais, en l’occurrence, cette gigantesque structure correspond parfaitement, à ce que construirait une civilisation très avancée. » Il suppose que ces objets en formation resserrée pourraient être un dispositif proche de la sphère de Dyson captant l’énergie de l’étoile. Jason Wright fait référence à la classification d’éventuelles civilisations extraterrestres établie par l’astronome soviétique Nikolaï Kardashev. Connue sous le nom d’échelle de Kardashev, elle classe trois types de civilisation en fonction de leur développement technologique. Une civilisation de type I est en mesure d’utiliser toute la puissance disponible sur sa planète d’origine, c’est peu ou prou notre cas. Le type II est capable de collecter toute la puissance de son étoile tandis que le type III a sa disposition toute la puissance émise par la galaxie. La mégastructure repérée autour de l’étoile KIC 8462852 indiquerait donc la présence d’une civilisation extraterrestre de type II.
Des anomalies autour de notre soleil
Sommes nous à la veille de la découverte qui fera basculer l’humanité dans une ère nouvelle ? D’ores et déjà, on peut lire dans la presse française des titres pour le moins inhabituels: « Des astronomes ont-ils découvert une civilisation extraterrestre? » s’exclame BFM, « Une superstructure extraterrestre découverte dans l’espace ? » s’interroge FranceTVinfo . Beaucoup moins convaincue, la revue « Ciel et espace » parle d’un buzz et privilégie l’hypothèse d’une famille de comètes autour de l’étoile défendue par l’astronome Luc Arnold, de l’observatoire de Haute-Provence.
L’occasion est en tout cas idéale pour évoquer les images captées par l’Observatoire solaire et hémisphérique, SoHo, qui observe en permanence notre Soleil et dont les vidéos sont diffusées en streaming sur le site de la NASA. A plusieurs reprises des internautes ont repéré des anomalies curieuses sur ces images, des structures d’apparence artificielle que certains interprètent comme de gigantesques vaisseaux spatiaux orbitant autour du soleil. En voici un exemple assez spectaculaire datant de 2012: